Dans le contexte actuel et en cette période de confinement, un très grand nombre d’entreprises a recours au télétravail, souvent par obligation. L’objectif est de limiter les contacts directs entre les personnes afin d’assurer la sécurité et aussi limiter la propagation du Covid-19.
La quasi-totalité des cabinets de conseil en ressources humaines, notamment de recrutement, ont pris les précautions nécessaires pour réduire l’impact de la pandémie sur leurs activités. A ce titre plusieurs outils essentiels pour garder le contact avec l’ensemble des salariés et le monde extérieur (candidats, clients, prospects, fournisseurs, etc.) ont été mis en place. Il est vrai que les nouvelles technologies et le progrès numérique facilitent largement le travail à distance. Cependant, une bonne organisation, une mise à disposition du matériel nécessaire et les accès associés permettent d’assurer la continuité des activités.
De manière générale, il n’y a pas eu de grand chamboulement en matière de recrutement, excepté pour certains secteurs liés au tourisme ou à l'événementiel par exemple, qui connaissent un arrêt total d’activité et qui, de fait, ont décidé de geler les embauches jusqu’à nouvel ordre. Cependant, beaucoup d’autres domaines continuent à recruter dans le but d’empêcher un ralentissement des activités.
Les mesures visant à contenir la pandémie, telles que la distanciation sociale et le télétravail ont fait que le processus de recrutement s’est tourné vers des méthodes virtuelles pour parvenir à mener à bien tous les projets et missions en cours.
Le recrutement digitalisé n’est pas un phénomène nouveau, tout comme de nombreux processus au cœur du métier RH qui ont été transformés par la digitalisation dans le but d’adapter les méthodes professionnelles au monde de demain, voire d’aujourd’hui. Le recrutement n’a pas connu de changements notables et était préparé au contexte actuel.
Recruter consiste avant tout à chercher des candidats via approche directe ou par le biais de publication d’annonces, en quelques clics sur les sites d’emploi et sur les réseaux sociaux professionnels, tel que LinkedIn par exemple. Les premiers échanges téléphoniques continuent quant à eux de se dérouler de la même manière. Les tests psychométriques ou questionnaires de personnalité proposés aux candidats sont également réalisables en ligne tout comme leurs consultations. On constate donc que le processus, à ce stade de la recherche, n’a pas changé.
Parmi les variantes, seuls les entretiens en face à face se déroulent par visioconférence pendant cette période de confinement. Cela a laissé constater que le processus de recrutement a connu une accélération significative par rapport aux procédés classiques. Il est désormais beaucoup plus évident d’atteindre les candidats potentiels et de trouver des créneaux communs, car le télétravail a rendu les candidats plus disponibles. Ils ont en effet davantage de temps pour s’organiser et programmer des entretiens avec les chasseurs de têtes puis les employeurs potentiels.
L’une des principales problématiques à signaler demeure dans l’incapacité du recruteur à visualiser en totalité, donc évaluer dans le détail, le langage corporel du candidat pendant les entretiens en visioconférence. Cette difficulté est cependant surmontée par les entretiens supplémentaires que chaque candidat se verra planifier durant le processus et ce, jusqu’à la finalisation du recrutement. Dans la majorité des cas, les postes de cadres supérieurs ou dirigeants nécessitent une interaction en présentielle avec le client, étape cruciale pour confirmer le choix quant à la future recrue.
Compte tenu de la situation actuelle, illustrée par une baisse du nombre de mandats, les cabinets doivent profiter de la période pour mettre à jour, voire développer, leurs bases de données. C’est effectivement le moment opportun pour établir des connexions en ligne, procéder à des prises de contacts et entretenir des conversations avec les talents.
Il est à noter que l’incertitude concernant la durée de la crise et son impact économique donnent un manque de clarté sur l’avenir du marché de travail. Quelques entreprises ont gelé leurs recrutements, d’autres ont mis ces derniers en stand-by et prennent les mesures nécessaires pour la sauvegarde de leurs emplois. Les personnes actuellement en activité et qui envisageaient de changer leurs situations professionnelles préfèrent parfois rester dans leur « zone de confort », ne prenant pas ainsi le risque de « (re)faire leurs preuves » par les temps qui courent. En revanche, Les personnes qui ne sont pas en poste actuellement consacrent plus de temps à la recherche d’emploi malgré la baisse significative des embauches.
La divergence d’attitudes face à l’incertitude ambiante dépend de nombreux facteurs (niveau d’impact sur le secteur d’activité, priorités des individus à l’instant « T », santé financière de l’organisation, etc.). Cependant, lorsqu’il s’agit de postes stratégiques, que ce soit durant la crise ou a posteriori, le recrutement aura lieu. Les entreprises n’auront d’autre choix que d’intégrer les meilleurs profils pour surmonter les difficultés engendrées par la crise et ainsi penser l’avenir afin de participer à la relance de l’économie nationale, donc mondiale.